Après l’effondrement des marchés entre octobre et décembre 2018, le soufflé des actions est parvenu à remonter au premier semestre 2019. L’agent levant déterminant a sans doute été la perspective d’une liquidité toujours abondante et d’un assouplissement de la politique des grandes banques centrales. En juin, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont enfin répondu en partie aux attentes des marchés en s’engageant à assouplir les conditions monétaires si la conjoncture et les perspectives d’inflation ne s’améliorent pas rapidement. Dans la zone euro comme aux États-Unis, la trajectoire des prix est aussi plate qu’un pancake. L’inflation se situe loin des objectifs fixés et le consensus ne la voit pas remonter de sitôt. En avril, l’inflation en zone euro mesurée par l’IPCH est ressortie à 1,2 %, tandis qu’aux États-Unis, l’inflation mesurée par l’indice PCE (le baromètre privilégié de la Fed) est ressortie à 1,6 %.
C’est la BCE qui a ouvert le bal de l’assouplissement monétaire. À l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs du mois de juin, son président Mario Draghi a tenu des propos qui n’étaient pas sans rappeler son discours de 2012 dans lequel il s’était engagé à faire « tout ce qu’il faut » pour soutenir l’économie. Cette fois-ci, il a déclaré qu’en l’absence d’embellie économique, la BCE était prête à prendre de nouvelles mesures de relance monétaire, à l’instar de nouvelles baisses de taux ou d’une reprise de son programme d’achat d’actifs auquel elle a déjà consacré 2.600 milliards d’euros. La Fed est entrée dans la danse le 19 juin. Même si le « dot-plot » (graphique des projections de taux du FOMC) suggère qu’elle ne prévoit pas de baisser ses taux avant 2020, la Fed ne mentionne plus le mot « patience » dans son communiqué. En prenant acte des « vents contraires » (notamment les tensions commerciales) qui menacent les perspectives, son président Jerome Powell a garanti que la Fed était prête à « agir le cas échéant pour entretenir l’expansion ».
Après ces efforts concertés visant à consoler les marchés, les actions ont grimpé et le rendement des emprunts d’État de référence a fortement baissé. Le rendement du Bund allemand est tombé à un nouveau plus bas historique. Ses équivalents français et suédois sont devenus négatifs pour la première fois de l’histoire. Ces fluctuations sont intervenues malgré l’accentuation des tensions au Moyen-Orient (après la destruction par l’Iran d’un drone américain) et la hausse des cours du pétrole, ce qui souligne que la liquidité ne constitue que l’un des ingrédients essentiels à la poursuite de la hausse des marchés.
Avant le virage accommodant des banques centrales, le rebond des actions sur fond de hausse des ratios cours/bénéfices reposait sur d’autres lueurs d’espoir qui, pour la plupart, ne se sont pas encore concrétisées.
Avant le virage accommodant des banques centrales, le rebond des actions sur fond de hausse des ratios cours/bénéfices reposait sur d’autres lueurs d’espoir qui, pour la plupart, ne se sont pas encore concrétisées. La trajectoire future des actifs risqués en dépendra, notamment :
Pour les banques centrales, il ne s’agit plus d’empêcher une surchauffe de l’économie mondiale mais plutôt d’éviter le coup de froid.
Pour les banques centrales, il ne s’agit plus d’empêcher une surchauffe de l’économie mondiale mais plutôt d’éviter le coup de froid. Malgré l’absence de progrès sur les points susmentionnés, la BCE et la Fed ont pour le moment sauvé les meubles à grand renfort de communication. La conjoncture fragile pourrait effectivement donner lieu à de nouvelles mesures d’assouplissement, donnant ainsi un coup de fouet artificiel au marché. Cette seule perspective soutient les actifs risqués dans l’immédiat, c’est pourquoi nous avons porté début juillet notre allocation aux actions à un niveau neutre en achetant des actions européennes et émergentes.
Tous les regards sont désormais rivés sur la prochaine saison des résultats. Les attentes sont similaires à celles du premier trimestre : raisonnables, avec une modeste croissance prévue en Europe et une contraction de près de 3 % aux États-Unis. Les révisions de bénéfices aux États-Unis sont en passe de devenir positives, tandis que la tendance est déjà à la hausse pour les marchés émergents et l’Europe.
Les enjeux de développement durable sont au cœur des préoccupations ces dernières années et les…
En matière d'investissement, il est judicieux de penser sur le long terme et de faire…
Avez-vous déjà participé à une de ces réunions qui s'éternisent sans résultat tangible? myLIFE vous…
Dans un monde hyperconnecté qui nous sollicite constamment par le biais de messages, de notifications…
Qu’est-ce qui distingue un leader et un manager? Quelles sont les règles du leadership, les…
Vous venez de lancer un nouveau produit ou service, de créer un site de vente…