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30 octobre 2024

Indépendant : créer son entreprise seul ou en franchise ?

Vous rêvez de créer votre entreprise et de vous installer comme indépendant. Mais vous hésitez encore entre la liberté totale de l’indépendance et le cadre sécurisant de la franchise. Quelles sont les différences entre ces deux options et qu’impliquent-elles exactement ?

Gabriel a toujours souhaité ouvrir son magasin afin de gérer son propre business. Cependant, il hésite encore à se lancer « sans filet » dans l’aventure de l’entrepreneuriat et s’interroge sur les possibilités qui s’offrent à lui en tant qu’indépendant. Le contrat de franchise paraît être une alternative séduisante, mais il a besoin d’en connaître davantage sur ce type d’engagement.

Qu’est-ce qu’une franchise ?

Devenir franchisé permet d’accéder à une forme d’indépendance encadrée par un contrat de collaboration avec un franchiseur. Le franchisé peut utiliser, produire, commercialiser les produits ou services d’une marque existante et bénéficier de son réseau. En échange, il doit scrupuleusement respecter les règles fixées par le franchiseur et lui verser une contribution financière.

Au Luxembourg, il existe trois types de franchises :

  • la franchise de distribution : vente des produits du franchiseur ;
  • la franchise de production : fabrication et vente de produits selon les instructions du franchiseur ;
  • la franchise de service : utilisation de l’enseigne, de la marque et du concept du franchiseur.

S’il existe un code d’éthique européen de la franchise mis en place par la Fédération Européenne de la Franchise, il n’y a pas au Grand-Duché de législation spécifique à ce type de contrat, contrairement aux pays voisins.

L’enseigne exploitée via la franchise est déjà connue. Le franchisé peut s’appuyer sur la renommée de la marque pour atteindre sa clientèle dès l’ouverture de sa boutique.

Quels sont les avantages de la franchise ?

Des risques limités

Avec une franchise, la prise de risque est limitée. Gabriel peut utiliser un concept qui a déjà fait ses preuves et qui fonctionne pour l’appliquer à son magasin. Dans le cas où son enseigne n’est pas franchisée, il doit trouver une idée originale ou un modèle rentable et le tester en temps réel, mais sans garantie de réussite.

⇒ Les banques accordent en général plus aisément un prêt dans le cadre d’un contrat de franchise, car le risque est plus réduit que pour un entrepreneur indépendant.

Une notoriété existante

L’enseigne exploitée via la franchise est déjà connue. Gabriel peut s’appuyer sur la renommée de la marque pour atteindre sa clientèle dès l’ouverture de sa boutique. En outre, il bénéficie des supports de communication mis en place par le franchiseur.

Avec une boutique indépendante, l’aspect marketing est à la charge de Gabriel qui doit construire l’identité de son commerce, mettre en place une stratégie de communication pour faire connaître son magasin, fidéliser sa clientèle, etc. De ce fait, le démarrage de l’activité est en principe plus long qu’avec une franchise.

Un savoir-faire partagé

Ayant un intérêt direct au succès de l’entreprise, le franchiseur transmet son savoir-faire et son expérience au franchisé. Gabriel bénéficiera de formations, sera initié aux techniques de production et entraîné aux méthodes de vente de la marque. Il peut ainsi profiter de l’expérience du franchiseur et de l’ensemble du réseau.

S’il choisit de se lancer seul, Gabriel devra créer lui-même tout le processus de création et mettre en place ses propres méthodes commerciales.

Un réseau développé

En reprenant une franchise, Gabriel va intégrer un réseau qui peut l’aider à gérer son entreprise. En plus de l’accompagnement prodigué lors du démarrage de la société (choix du statut, élaboration du business plan, recherche de financements, emplacement du commerce, etc.), Gabriel peut bénéficier de tarifs négociés auprès des fournisseurs et accéder à toute une série de services mutualisés : assistance technique, juridique, commerciale, conseils en ressources humaines, en gestion de stocks, etc.

S’il est seul pour administrer sa boutique, il doit créer son propre réseau de A à Z en ayant toute liberté pour choisir ses partenaires et fournisseurs.

⇒ Le soutien octroyé par le réseau de franchise ne dispense évidemment pas l’entrepreneur de faire preuve d’autonomie et de montrer qu’il possède les compétences indispensables au bon fonctionnement de son affaire : motivation, persévérance, aptitudes en management, capacités en comptabilité, sens du commerce, etc. Il reste aussi responsable de sa société juridiquement et financièrement.

En signant un contrat de franchise, le franchisé s’engage à respecter scrupuleusement le concept de la franchise et doit se conformer aux règles fixées par le franchiseur.

Quels sont les inconvénients de la franchise ?

Des redevances à verser au franchiseur

Afin de pouvoir exploiter le concept, de bénéficier des formations et de l’assistance du réseau de franchise, Gabriel doit s’acquitter d’une contrepartie financière qui s’ajoute aux charges liées à la gestion de son magasin (local, équipement, stock, etc.).

Si le montant est variable selon chaque franchise, les frais peuvent inclure un droit d’entrée et une redevance qui peut être fixe ou calculée sur le chiffre d’affaires. Des coûts importants qui n’existent pas pour un entrepreneur indépendant.

Une indépendance limitée

En signant un contrat de franchise, Gabriel s’engage à respecter scrupuleusement le concept de la franchise et doit se conformer aux règles fixées par le franchiseur. Il accepte ainsi de s’en tenir aux procédures de production et de vente, de suivre la stratégie commerciale et publicitaire de l’enseigne, de passer par les partenaires et fournisseurs du réseau, etc.

Ces contraintes n’existent pas pour un entrepreneur non franchisé, qui gère son enseigne comme il l’entend et fixe ses propres normes en accord avec la législation en vigueur.

Une cession de franchise conditionnée

La vente d’une franchise est différente de la cession classique d’une entreprise, puisque le franchisé n’est pas propriétaire de la marque qu’il exploite. S’il souhaite céder sa franchise, il doit obtenir l’approbation du franchiseur sur le choix du repreneur.

Des apparences parfois trompeuses

Ce n’est pas parce qu’une enseigne avait la cote il y a 10 ans que son bilan est toujours aussi solide aujourd’hui. Il est donc important de bien étudier la santé financière du franchiseur avant de se lancer. Gabriel peut pour cela se tourner directement vers ce dernier, mais aussi s’adresser aux franchises du réseau pour se renseigner sur le bilan de la société, le chiffre d’affaires, la rentabilité, les coûts à prévoir, le savoir-faire transmis, etc.

Franchisé ou non franchisé : que choisir ?

Les objectifs de Gabriel et sa personnalité vont conditionner fortement son choix de devenir franchisé ou non. La franchise peut être une option attrayante pour l’entrepreneur qui ne souhaite pas partir de zéro pour la création de son entreprise, qui a besoin d’un accompagnement ou qui découvre un nouveau domaine d’activité. En revanche, celui qui souhaite créer et maîtriser son projet d’un bout à l’autre, qui connaît bien le secteur d’activité et qui désire être libre de ses choix préférera jouir d’une totale indépendance.

Comparaison des deux statuts

Pour Gabriel, le choix est désormais clair : les enseignes franchisées semblent lui offrir des garanties et un encadrement propres à le sécuriser au moment de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. S’il sait dans quel secteur d’activité il souhaite se lancer, Gabriel doit encore réfléchir au choix de l’enseigne qu’il souhaite rejoindre. Il pourra ensuite se renseigner sur le montant de l’investissement initial à apporter, analyser la rentabilité du concept, examiner les normes à respecter, vérifier les formations dispensées, etc.

Une nouvelle vie professionnelle débutera bientôt pour Gabriel qui va enfin pouvoir réaliser un projet cher à son cœur depuis longtemps. Bonne chance !