Mes finances, mes projets, ma vie
23 décembre 2024

À quoi reconnaît-on un bon entrepreneur?

Une bonne idée ne suffit pas à créer une grande entreprise. Avoir une idée géniale est à la portée de tous, mais en faire une affaire florissante requiert des compétences particulières. Si les profils des grands entrepreneurs peuvent sembler très variés, ils partagent certaines caractéristiques qui leur ont permis de concrétiser leur vision.

De nombreuses personnes ont de bonnes idées, mais peu d’entre elles prennent les mesures nécessaires pour les mettre en œuvre, et encore plus rares sont celles pour lesquelles le succès est au rendez-vous. En fin de compte, la principale différence entre les grands entrepreneurs et monsieur Tout-le-Monde est que les premiers ont tout simplement eu le courage de se lancer.

En fin de compte, la principale différence entre les grands entrepreneurs et monsieur Tout-le-Monde est que les premiers ont tout simplement eu le courage de se lancer.

Concrétiser une idée est nettement plus compliqué qu’il n’y paraît et même les meilleurs business plans devront évoluer afin de tirer les leçons des échecs subis. Les entrepreneurs sont souvent très réactifs et disposent d’excellentes capacités de résolution de problèmes.

La résilience face au doute

Tout entrepreneur rencontre des personnes qui lui affirment que son idée n’aboutira pas. Les dirigeants d’entreprises subiront, pour la plupart, des échecs qui les pousseront à modifier leur façon de penser. Ils devront convaincre leurs interlocuteurs que leur idée vaut la peine d’être soutenue et essuieront de nombreux refus – y compris de la part de clients, de fournisseurs et d’investisseurs potentiels.

Il leur faudra également gérer une équipe dont la composition devra parfois évoluer, impliquant dès lors de prendre des décisions difficiles en termes de recrutement et de licenciement, ce qui nécessite détermination et ténacité.

Un entrepreneur doit avoir une grande force intérieure pour relever ces défis. D’après Sam Altman, un entrepreneur américain qui investit dans le secteur technologique: «Toute entreprise connaît des débuts difficiles. Il faut faire preuve d’un dévouement sans faille pour mener une entreprise vers le succès.»

Et selon l’écrivain Samuel Beckett: «Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaye encore. Échoue encore. Échoue mieux.» Les meilleurs cours de gestion d’entreprises posent de plus en plus comme prérequis pour les aspirants entrepreneurs d’avoir lancé une ou plusieurs affaires et échoué. Il est en effet admis que les enseignements d’un échec sont tout aussi bons, voire encore meilleurs, que ceux tirés d’une réussite. Connaître un succès précoce peu rendre trop sûr de soi, tandis qu’un échec subi très tôt favorise la résilience et l’humilité.

Le leadership n’est rien sans l’équipe

Un entrepreneur sera invité à présenter son entreprise à de multiples reprises. Peu importe qu’elle ne dégage pas encore de bénéfices ou n’en est qu’à l’état d’ébauche, elle doit tout de même susciter l’intérêt des investisseurs potentiels. Il est également essentiel de maintenir l’enthousiasme du personnel quant aux perspectives futures et d’entretenir sa motivation afin de permettre à l’entreprise de prospérer. Énergie et engagement sont dès lors indispensables: un bon entrepreneur ne relâche jamais ses efforts.

Les apporteurs de capital-risque font primer l’équipe sur l’idée. En effet, une entreprise devra très probablement opérer un certain nombre de changements avant de trouver et de conquérir son marché. Très souvent, la première idée n’est pas forcément celle qui s’avère payante en fin de compte. Disposer d’une équipe capable de dénicher des opportunités et d’orienter l’entreprise pour qu’elle en tire parti s’avère finalement beaucoup plus important que d’avoir l’idée parfaite dès le départ.

Mark Lamoriello, Chief Investment Officer du cabinet de consultance financière américain Lamco Advisory Services: «En réalité, de nombreux capital-risqueurs n’accordent que peu d’importance à votre idée. Les investisseurs (y compris les business angels et les apporteurs de capital-risque) sont en revanche beaucoup plus susceptibles d’examiner de près votre équipe de direction. Une bonne équipe peut faire toute la différence. Si une idée dont dépend la réussite de l’entreprise ne s’avère finalement pas aussi bonne qu’escompté, les pertes peuvent être considérables. Par contre, investir dans une équipe solide et déterminée à réussir peut donner de meilleurs résultats à terme, et ce même si l’idée change.»

L’argent ne fait pas tout

Nombreux sont ceux qui envient la richesse d’un Jeff Bezos ou d’un Mark Zuckerberg. Toutefois, si l’on tient compte du parcours de sang, de sueur et de larmes nécessaire pour arriver à un tel niveau, sans compter les fréquents retournements de situation, il existe à l’évidence des moyens plus faciles de gagner de l’argent – mais sans doute pas autant qu’en créant Amazon ou Facebook. La plupart des entrepreneurs connaîtront de nombreuses années difficiles avant de commencer à gagner de l’argent, si tout se passe bien.

Dans la majorité des cas, les entrepreneurs se lancent dans l’aventure car ils ne veulent rien faire d’autre. C’est l’idée qui les motive, l’argent n’est que secondaire.

Les personnes essentiellement intéressées par l’argent réussiront peut-être mieux en tant qu’avocat ou banquier, des professions nettement moins risquées et potentiellement moins chronophages. Dans la majorité des cas, les entrepreneurs se lancent dans l’aventure car ils ne veulent rien faire d’autre. C’est l’idée qui les motive, l’argent n’est que secondaire.

Les entrepreneurs doivent avoir une bien meilleure connaissance d’eux-mêmes qu’un salarié. En ayant conscience de leurs forces et de leurs faiblesses, ils seront en mesure de rechercher des collaborateurs capables de prendre en charge les tâches qu’ils sont incapables d’effectuer ou qui sont plus efficaces. Gérer une entreprise nécessite des compétences très diverses, et souvent incompatibles: être impitoyable et déterminé, tout en étant un leader compatissant et inspirant; faire preuve de détermination pour réussir, mais comprendre quand il faut abandonner ou faire des compromis. Peu d’entrepreneurs peuvent se targuer d’avoir toutes les qualités nécessaires.

Des talents complémentaires

C’est pourquoi les meilleurs sont souvent des binômes. Chez Apple, Steve Jobs avait Tim Cook, qui lui a permis de transposer son instinct et sa vision dans des produits à grand succès commercial. Lors de la création de Microsoft, Bill Gates a pu compter sur Paul Allen. Si l’entrepreneur est souvent sous les feux des projecteurs, un collaborateur aux compétences complémentaires se cache souvent en coulisses et joue un rôle tout aussi déterminant pour la réussite de l’entreprise.

La personne qui peut amener une start-up à une phase de croissance n’est pas nécessairement celle qui est capable de soutenir son développement lorsque l’entreprise sera mature. Il est facile pour un entrepreneur d’apposer son empreinte personnelle sur une entreprise comptant jusqu’à 100 personnes, mais son impact sera sans doute plus limité dans une société de 500 ou 1.000 personnes. Un bon entrepreneur sait par ailleurs quand sa contribution à une entreprise a atteint ses limites et sera en mesure de prendre une décision réfléchie pour transmettre les responsabilités de première ligne à la prochaine génération de dirigeants.

«Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaye encore. Échoue encore. Échoue mieux.» (Samuel Beckett)