Profiter pleinement de la retraite
Bien préparer sa retraite constitue le gage d’une vie plus sereine.
Le niveau des pensions au Luxembourg est beaucoup plus élevé que dans les pays voisins. Pourtant, le départ à la retraite entraîne souvent une perte de revenus considérable pour les ménages (-22 % en moyenne), avec laquelle il peut s’avérer difficile de composer si cette étape n’a pas été anticipée durant la vie active ou en cas de préparation insuffisante. Pour pouvoir assurer financièrement son niveau de vie une fois à la retraite, il convient de la planifier avec soin.
De l’importance d’une situation financière solide
Une situation financière saine, c’est-à-dire avec aussi peu d’endettement que possible, constitue généralement une bonne base. Bien que la plupart des fournisseurs de prêts hypothécaires acceptent d’étendre les mensualités jusqu’à la retraite, la restructuration de la dette devient plus difficile et parfois plus coûteuse sans revenu professionnel. Si vous avez terminé de rembourser votre prêt immobilier et vos autres dettes de moindre envergure, comme des prêts non garantis ou des factures de cartes de crédit, vous disposerez librement de votre revenu de retraité.
Être propriétaire de son logement est bien sûr un avantage considérable au moment de la retraite.
Être propriétaire de son logement constitue bien sûr un avantage considérable au moment de la retraite. Un emprunt contracté tôt permet d’éviter le remboursement de mensualités élevées à l’âge de la retraite. Bien évidemment, les prix de l’immobilier sont particulièrement élevés et le crédit souhaité n’est pas facile à obtenir, surtout si la banque exige un apport de fonds propres. En revanche, les taux d’intérêt restent avantageux. Ils se sont établis à un niveau encore relativement bas. Cela devrait être mis à profit si l’on souhaite investir dans l’avenir.
Idéalement, il est souhaitable d’en avoir fini avec vos coûts récurrents les plus importants au moment de prendre votre retraite, qu’il s’agisse par exemple du remboursement d’un prêt immobilier, des frais scolaires ou des dépenses universitaires. Le fait que vos enfants aient déjà déménagé, qu’ils soient indépendants et bien établis dans la vie professionnelle et qu’ils aient peut-être même acheté un bien immobilier a aussi une incidence positive.
Définir des objectifs et bien s’informer
Il est important de connaître vos objectifs en matière de retraite et d’évaluer correctement le montant dont vous avez besoin pour les atteindre. Les dépenses importantes telles que les voyages ou les rénovations doivent impérativement être prises en compte dans votre réflexion. En outre, il convient de prévoir un certain montant en cas d’urgence. De manière générale, environ deux tiers de la population se retrouve à un moment ou à un autre tributaire de soins de longue durée onéreux. Une partie de ces coûts est certes prise en charge par l’État, mais dans des proportions qui dépendent des décisions politiques. Il n’est donc pas conseillé aux retraités de s’en remettre entièrement à l’État pour le paiement des soins de santé.
En ce qui concerne les pensions, il est essentiel de se renseigner très tôt sur les droits acquis. Avez-vous travaillé pour différents employeurs au cours de votre vie professionnelle, avez-vous exercé comme indépendant ou avez-vous pris des dispositions privées pour vos vieux jours ? Ces questions doivent être étudiées afin d’obtenir une vue d’ensemble.
D’autres actifs peuvent par ailleurs contribuer à étoffer vos ressources financières à la retraite, à l’instar des biens locatifs ou des portefeuilles d’investissement. Il est important de déterminer la valeur totale de tous les actifs et la manière de les utiliser pour générer les meilleurs rendements possibles.
Cela implique d’évaluer de manière réaliste votre espérance de vie en tant que retraité, ce qui est certes un peu perturbant mais permet une meilleure planification. Les statistiques sur les assurances montrent ainsi que, pour les couples prenant leur retraite à 65 ans, la probabilité qu’au moins un des partenaires vive jusqu’à 92 ans est de 50 % et la probabilité qu’au moins un d’entre eux atteigne l’âge de 97 ans est de 25 %. Il convient donc de penser et d’agir avec prévoyance.
Vous pouvez également envisager de reporter votre départ à la retraite d’un an ou deux. En effet, plus ce départ est tardif, meilleure sera votre situation financière, car cela laisse plus de temps à votre patrimoine global pour fructifier et le nombre d’années pendant lesquelles il faudra vivre de vos actifs de réserve et de votre pension diminue.
De plus en plus de personnes restent sur le marché du travail au-delà de l’âge légal de la retraite.
De plus en plus de personnes restent sur le marché du travail au-delà de l’âge légal de la retraite. Au Royaume-Uni, par exemple, le nombre de travailleurs de plus de 70 ans a doublé au cours des dix dernières années et flirte avec le demi-million. Bon nombre d’entre eux ne sont pas motivés par l’argent mais cherchent plutôt à fuir l’oisiveté.
Il ne faut pas oublier que la retraite n’est pas une voie à sens unique et que de nombreux produits de prévoyance-vieillesse sont désormais très flexibles. Vous pouvez ainsi continuer de travailler en tant que consultant ou freelance ou accompagner des projets individuels, même à la retraite. Voire pourquoi pas envisager une « seconde carrière » et créer une entreprise ou faire du bénévolat.
Au-delà de la pension légale
Revenons à la prévoyance-vieillesse, ou plutôt aux différentes possibilités qui existent en plus du régime public. Le législateur luxembourgeois a prévu des mesures visant à promouvoir les régimes professionnels (deuxième pilier) et la prévoyance personnelle (troisième pilier).
Si un employeur propose un régime de retraite complémentaire, les salariés peuvent y contribuer par des cotisations personnelles jusqu’à un montant de 1.200 euros par an, déductible fiscalement en tant que dépense spéciale. Au moment du départ à la retraite, les prestations sont versées sous forme de capital ou de rente viagère et sont totalement exonérées de l’impôt sur le revenu au Luxembourg. Elles sont toutefois soumises à une retenue à la source forfaitaire de 20 % à charge de l’employeur.
La réforme fiscale entrée en vigueur le 1er janvier 2017 prévoit une déduction fiscale annuelle de 3.200 euros pour l’assurance prévoyance-vieillesse, quel que soit votre âge. Au moment du départ à la retraite (au plus tôt à 60 ans), vous bénéficiez soit d’un remboursement sous la forme d’une rente viagère exonérée à 50 %, soit du paiement intégral du capital taxé à la moitié du taux global, soit d’une solution intermédiaire combinant remboursement en capital et rente viagère.