S&P 500, Euro Stoxx 50, FTSE 100: que représentent les indices boursiers?
La performance des marchés boursiers mondiaux est aujourd’hui reflétée par une poignée d’indices: le S&P 500 pour les États-Unis, le FTSE 100 pour le Royaume-Uni, l’Euro Stoxx 50 pour la zone euro et le MSCI World pour les marchés développés. Comment sont calculés les indices boursiers les plus influents de la planète? Est-il possible d’investir directement dans un indice?
Un indice d’actions vise à mesurer la performance dudit marché actions. Il peut servir de référence pour comparer la performance d’un portefeuille (mon portefeuille génère-t-il une performance supérieure ou inférieure à celle de l’indice?), constituer le sous-jacent d’un produit d’investissement (ETF, produits structurés, etc.), étayer les recherches sur les marchés financiers, ou répondre à plusieurs de ces finalités.
Comment ces grands indices sont-ils calculés?
Les méthodologies de l’indice définissent ses règles de fonctionnement et permettent, à terme, d’en évaluer la performance. Un indice d’actions repose sur la sélection de différentes valeurs. Les critères de sélection visant à obtenir l’exposition souhaitée peuvent varier, mais portent généralement sur la capitalisation boursière, les secteurs et les zones géographiques. La liquidité, qui mesure la fréquence de négociation du titre, est également un critère d’éligibilité souvent décisif.
Les critères de sélection visant à obtenir l’exposition souhaitée peuvent varier, mais portent généralement sur la capitalisation boursière, les secteurs et les zones géographiques.
Une fois les actions sélectionnées, chaque composante est pondérée par rapport aux autres selon les critères définis par le fournisseur de l’indice. Cette pondération permet de déterminer quelle sera la contribution de chaque action à la performance globale de l’indice. Il est également intéressant de savoir comment est calculé un indice afin de bien comprendre ce qu’il représente et de suivre son évolution. Un autre aspect important de la méthodologie de l’indice mérite d’être pris en compte, à savoir le processus de révision. Il s’agit en d’autres termes des modalités de gestion continue de l’indice, de la façon dont son fournisseur s’assure qu’il reste conforme à son objectif, avec l’ajout de certains titres et la suppression d’autres, ainsi que l’ajustement du nombre d’actions afin de refléter le nombre réel d’actions disponibles à la négociation.
Une autre différence importante pour l’investisseur est le type de performance que l’indice reproduira. Dans le cas d’un indice de rendement du cours (Price return), l’évolution de la valeur de l’indice reflète uniquement la variation des cours des différentes composantes. En revanche, dans le cas d’un indice de rendement total (Total return), l’évolution de la valeur reflète à la fois les variations des cours et les revenus réinvestis résultant des dividendes ou d’autres versements en espèces. Nul besoin d’être un expert pour comprendre que le rendement total d’un indice d’actions dont les composantes versent des dividendes sera toujours plus élevé que le rendement des cours, et que cette différence ne cessera d’augmenter au fil du temps.
Bien évidemment, les indices des marchés financiers ne se limitent pas aux seuls indices d’actions. L’exposition visée peut correspondre à pratiquement tous les segments de marché pouvant faire l’objet d’un suivi, par exemple une classe d’actifs, une sous-classe ou un secteur. Elle peut se focaliser sur un seul pays, un ensemble de pays ou le marché mondial. Elle peut également viser un objectif stratégique ou thématique (revenu des dividendes, croissance, valeur, gestion du risque, etc.). Pour définir un univers, il faut avant tout que des prix soient disponibles publiquement pour les types d’actifs que l’indice est susceptible d’inclure.
Il faut avant tout que des prix soient disponibles publiquement pour les types d’actifs que comprend l’indice.
Il existe différents indices qui reflètent divers segments des marchés financiers. Ces indices sont créés par différents fournisseurs (S&P Dow Jones, MSCI, FTSE Russel, Bloomberg, etc.) à l’aide de méthodologies variées. En bref, il s’agit là d’un puzzle aux multiples pièces.
Face à ce dédale d’indices, qu’est-il intéressant de savoir pour un investisseur?
Bien entendu, l’investisseur ne doit pas s’arrêter à la seule dimension géographique ou sectorielle. La sélection des composantes, l’approche de pondération et même la fréquence de rééquilibrage peuvent considérablement influer sur le profil de risque et la performance d’un indice. C’est comme si l’on vous donnait différentes pièces d’un puzzle, offrant chacune une vue unique des marchés. Tout comme une pièce de puzzle peut ne pas fonctionner si elle n’est pas au bon endroit, un indice peut ne pas correspondre aux objectifs d’un investisseur si sa méthodologie n’est pas adaptée.
Puis-je investir directement dans un indice?
Pour bien comprendre la nature première des indices, il faut savoir que personne ne peut investir directement dans ceux-ci, qu’il s’agisse d’une institution ou d’un particulier. Un indice n’est rien d’autre qu’un nombre, un panier hypothétique, une construction mathématique liée aux sous-jacents qui composent le segment de marché spécifique.
La seule façon pour un investisseur d’accéder à un investissement indiciel consiste à recourir à des dérivés, en détenant des actions par le biais d’un fonds commun de placement indiciel ou d’un ETF qui, à son tour, détient les actions correspondant au segment de marché. Les distributeurs de produits et les émetteurs de fonds proposent des milliers de produits d’investissement qui suivent des indices.
Les investissements indiciels (également appelés produits « à gestion passive ») diffèrent des investissements à gestion active dans la mesure où, plutôt que de prendre des décisions d’investissement actives en vue de surperformer un marché ou un segment de marché donné, ils visent à reproduire fidèlement un indice en détenant les mêmes titres et en respectant les mêmes pondérations que l’indice.
Les fonds indiciels sont prisés par de nombreux investisseurs, notamment pour leurs performances élevées, leurs frais réduits, leur large couverture des marchés et leur simplicité en termes de fonctionnement. Les sceptiques dénoncent quant à eux les risques inhérents au fait de choisir des actions parce qu’elles figurent sur une « liste », sans avoir recours à une quelconque méthode d’évaluation fondamentale. Une autre critique courante consiste à dire que la gestion passive peut encourager les investisseurs à se ruer massivement sur certaines niches de marché, d’où un risque de liquidité.
Ce qui est sûr, c’est que la sélection d’actions n’est pas chose aisée, car la plupart d’entre elles n’ont pas un impact notable. Des recherches universitaires ont démontré que de nombreuses actions n’ont que peu d’importance. La plupart d’entre elles peuvent évoluer légèrement à la hausse ou à la baisse alors même que les catastrophes se multiplient. Les principaux moteurs de performance des marchés boursiers résident dans les moins de 2% des sociétés cotées qui dégagent des performances exceptionnelles sur une longue période. Pour reprendre les termes des bookmakers, les chances de sélectionner ces grands gagnants sont inférieures à 50 contre 1.