Mes finances, mes projets, ma vie
3 décembre 2024

Covid-19 et finances : recentrez-vous sur l’essentiel

Depuis plus d’un an, la crise du Covid-19 a bousculé nos vies. Au-delà d’un choc sanitaire, c’est aussi un choc personnel pour beaucoup qui nous pousse à nous recentrer sur ce qui est essentiel pour nous. Y compris sur le plan financier.

Les économistes ont coutume de dire que chaque choc peut également être perçu comme une opportunité pour faire évoluer l’économie en accélérant l’émergence de secteurs innovants et prometteurs. Et si cette crise était aussi une opportunité au plan personnel pour revoir la manière dont vous gérez votre budget et votre épargne. Objectif : les aligner sur ce qui compte vraiment pour vous afin d’améliorer votre qualité de vie future. myLIFE vous aide à faire le tri dans vos considérations financières et à envisager l’avenir avec optimisme.

Adoptez une attitude flexible vis-à-vis de l’argent

En période de crise, chacun doit se donner le temps et la liberté de redéfinir ce qui est essentiel pour soi-même, sa famille, son ménage, ses finances et ses conditions de vie. Dans sa série sur la finance comportementale, myLIFE ne cesse de vous répéter qu’une grande partie de nos errements en matière financière est liée à notre fâcheuse tendance à vivre dans l’instant présent sans envisager l’avenir.

Nous avons ainsi tous tendance à procrastiner, à remettre toujours au lendemain le moment où nous allons enfin mettre de l’argent de côté, reprendre notre budget en main ou engager enfin ses travaux qui pourtant ne peuvent plus attendre. Pourquoi un tel fossé entre nos intentions et nos actions ? Tout simplement parce que, le confort du statu quo surpasse largement l’idée même d’engager un effort pour opérer des changements qui vont durablement impacter notre vie. Mais ça c’était avant le début de la crise du Covid-19 !

Lorsque le Covid-19 a fait irruption dans nos vies, la douce et confortable petite mélodie de nos habitudes s’est brutalement arrêtée. Soudainement, la manière dont nous consommons et notre rapport à l’argent sont fortement bousculés. Finies les sorties aux restaurant, en pause les virées shopping entre copines, proscrits les week-ends détente à l’étranger…

En arrêtant lors du premier confinement de consommer pour le plaisir, nous avons été forcés de nous recentrer sur l’essentiel et sur notre environnement immédiat. Ensuite, la crise durant, nous avons été nombreux à nous adapter et avons commencé à changer notre rapport même à l’argent.

Une étude de McKinsey, qui date de septembre 2020, souligne que plus d’un tiers des Européens cherchent aujourd’hui à épargner de manière plus durable après avoir été « forcés » de le faire durant les premiers mois de la crise. Ils seraient aussi à 27% à rechercher des alternatives plus éthiques et plus abordables aux biens qu’ils consommaient sans réfléchir avant le Covid-19. La course folle à la consommation a été brutalement freinée, et on réalise soudainement qu’on ne sait plus vraiment après quoi on courait avant la crise.

Pour certains, cette nouvelle façon de vivre peut sembler bien fade et le retour en arrière semble la seule alternative attractive. Nous estimons que c’est surtout une chance inouïe pour se réinventer et pour changer en profondeur notre rapport à l’argent. Objectif : avoir l’argent « heureux » et ne plus être l’esclave de notre comptabilité mentale.

La comptabilité mentale consiste à allouer mentalement des postes budgétaires de dépenses à différentes activités de votre ménage. Si cet exercice doit permettre d’éviter tout dérapage des dépenses, il présente aussi un certain nombre d’inconvénients comme celui de violer le caractère fongible de l’argent : un euro est un euro et ceci peu importe où et pour quoi vous le dépensez. Une comptabilité mentale trop rigide pourrait ainsi vous forcer à emprunter de l’argent pour partir en vacances alors que vous possédez un compte épargne peu rentable où l’argent nécessaires à ces mêmes vacances est tout à fait disponible.

En bousculant profondément la réalité de nos dépenses, la crise du Covid-19 a eu le mérite de faire exploser nos exercices de comptabilité mentale !

En bousculant profondément la réalité de nos dépenses, la crise du Covid-19 a eu le mérite de faire exploser nos exercices de comptabilité mentale ! Nous avons moins dépensé pour les restaurants, les sorties, et les dépenses non essentielles. Du coup, nous avons épargné davantage et revu nos postes de dépenses.

Nous sommes certes un peu forcés de planifier désormais nos vacances à la dernière minute selon ce qui est possible et sage, mais nous disposons aussi plus facilement de la ressource financière nécessaire pour emmener toute la famille prendre l’air ! Impossible de partir finalement ? En adoptant une attitude flexible, vous vous rendez compte que cet argent peut alors être utilisé pour faire des travaux et améliorer le confort de tous à la maison ou au jardin.

Qu’on se le dise, le mot d’ordre de l’après choc Covid-19 est flexibilité. Et il n’y a pas de quoi en avoir peur. Il ne s’agit pas d’une absence totale de maîtrise et de ne rien prévoir, il s’agit d’être flexible et d’ajuster ses dépenses, son épargne et ses plans en fonction de la situation. Toutefois, cette flexibilité doit s’accompagner d’une vision claire sur ce qui est essentiel pour vous.

Trois étapes pour déterminer ce qui est essentiel pour vous

Comment déterminer ce qui est essentiel, ce qui a une valeur fondamentale pour votre qualité de vie ? En économie comportementale, on sait que la plupart des personnes ont du mal à se projeter dans l’avenir et, surtout, à connaître la fiabilité et la stabilité de leurs préférences futures. C’est la raison pour laquelle on distingue entre préférences déclarées et préférences révélées. Pour comprendre ces notions, un petit exemple est plus éloquent qu’une grande théorie.

Exemple

Vous avez toujours affirmé que vivre en ville, à proximité du bureau, des commerces et de l’école des enfants était essentiel en termes de qualité de vie pour vous, y compris si cela vous oblige à vivre dans un appartement plus petit. C’est votre préférence déclarée.

Durant le confinement, vous avez dû vivre et travailler dans ce fameux appartement pas si grand que cela, tout en assurant l’école à domicile de vos enfants. Aujourd’hui, vous réalisez que la situation ne correspond plus à vos envies et besoins. L’appartement est trop petit pour y vivre bien ensemble de manière prolongée. Le monde a évolué et vous devez passer plus de temps en télétravail. Le constat s’impose à vous : vous avez besoin de plus d’espace. C’est votre préférence révélée. Vous réalisez qu’il serait mieux de commencer à rechercher un logement plus grand, peut- être une maison avec un jardin. Cela peut signifier s’éloigner de la ville où de toute façon vous n’allez plus tellement à cause des restrictions et fermetures. Pour un budget comparable, vous donnez de l’importance à d’autres priorités : l’espace de vie au domicile.

Un choc comme celui du Covid-19 permet à chacun de se recentrer plus facilement sur sa satisfaction réelle du moment, de faire le tri entre ses croyances et la réalité de son existence.

Il est généralement très difficile pour une personne de parvenir elle-même à faire la différence entre ces deux types de préférences. Un choc comme celui du Covid-19 permet à chacun de se recentrer plus facilement sur sa satisfaction réelle du moment, à mieux prendre la mesure de l’utilité réelle ou véritablement expérimentée de son mode de vie présent et de faire le tri entre ses croyances et la réalité de son existence.

Comment bien faire ce tri ? En faisant preuve de la flexibilité nécessaire dans ce nouveau monde, et en adoptant une stratégie à trois niveaux pour redéfinir votre vie.

1. Ajustez vos objectifs d’épargne

Avez-vous économisé plus d’argent qu’en temps normal en réajustant vos dépenses vers l’essentiel au début du confinement ? C’est un bon point. La crise durant, ne culpabilisez pas si vous devez puiser un peu dans cette épargne face à des difficultés financières résultant d’une perte d’emploi ou d’un revenu amoindri. Si vous avez besoin d’argent supplémentaire maintenant et que vous disposez d’une épargne, utilisez-la avec discernement. Cela fait partie du cycle économique de la vie !

A l’inverse, si vous avez largement de quoi couvrir les imprévus ou que vous avez touché des crédits d’impôts ou aides supplémentaires, ne puisez pas démesurément dans cette ressource. Personne n’est en mesure actuellement de prévoir la durée de la crise, ni ses impacts durables.

Bref, considérez l’argent pour ce qu’il est : un moyen et non une fin. Sur cette base, déterminer ce qui est essentiel pour vous et à quoi cet argent peut être utilisé.

2. Listez les dépenses non essentielles à éviter durablement

Pendant le confinement, vous avez arrêté d’acheter votre café quotidien à emporter, vous avez peut-être acheté moins de vêtements de manière compulsive ou vous vous êtes moins déplacé en voiture alors que votre ménage en possède deux ou plus. C’est le moment de regarder en famille vos relevés de compte de ces derniers mois et de discuter de vos préférences révélées. Pour les uns, l’essentiel sera un abonnement à un site de VOD, pour d’autres ce sera un budget livres conséquent, quand d’autres voudront installer une véritable salle de sports à domicile ou s’abonner à des sites de fitness en ligne.

Les préférences peuvent avoir des impacts importants sur vos choix budgétaires. Par exemple, n’ayant pu vous rendre au restaurant tout un temps, vous vous êtes peut-être rendu compte que cuisiner en famille à domicile vous apporte plus de bonheur qu’imaginé. Dès lors, il devient plus sensé de penser à rénover votre cuisine plutôt que de changer un véhicule dont vous vous servez peu actuellement. Déterminez ce qui vous apporte une véritable satisfaction, un bonheur durable.

C’est à vous de jouer, vous avez le pouvoir de réajuster maintenant votre budget et de faire le tri. Rendez-vous dans votre espace bancaire en ligne pour comparer aisément vos dépenses actuelles et celles d’avant la crise. Ne considérez pas cet exercice comme la mise en place d’un budget de crise austère, mais comme la construction pas à pas de votre véritable projet de vie.

3. Passez au plan B en cas de coup dur

Quoi que vous décidiez, rappelez-vous qu’il faut rester flexible et que l’évolution de la crise du Covid-19 demeure imprévisible. En cas de problème, de perte d’emploi ou de dégradation de votre situation financière personnelle, il vous faut prévoir un plan B.

À cet effet, il est bon de s’inspirer des bonnes pratiques des secteurs qui ont « l’habitude » de traverser des crises. Prenons le cas de l’aviation. Malgré tous les éléments de sécurité mis en place, un avion peut rencontrer des problèmes en vol. Avoir un plan B signifie disposer d’une check-list à dérouler en cas de problème pour pouvoir faire face à l’imprévu, à une défaillance. “Be prepared for the worst and hope for the best” disent les Anglo-Saxons.

Ce qui fait que les incidents en vol ont peu de conséquences la plupart du temps, c’est que les pilotes savent qu’ils peuvent dérouler avec sang-froid une check-list qui leur permet de corriger un problème. Soyez donc le pilote de vos finances et établissez une check-list qui prévoit d’avance toutes les dépenses à couper rapidement et les ventes à envisager pour vous remettre à flot si besoin. Est-il envisageable de vendre la deuxième voiture du foyer qui prend la poussière au garage, de vous désabonnez à certains services en ligne que vous utilisez peu, d’opter pour un forfait téléphonique moins onéreux ? Posez-vous la question à tête reposée.

En effet, le plus important est de ne pas attendre que les problèmes arrivent pour écrire votre plan B. En cas de problème, nous sommes souvent submergés par des émotions négatives qui sont mauvaises conseillères. C’est la raison pour laquelle les pilotes, même lorsqu’ils connaissent une procédure par cœur pour un type d’anomalie donnée, vont toujours faire l’effort de prendre et lire leur check-list pour s’assurer d’agir froidement et rationnellement.

Vous avez désormais tous les outils en main pour naviguer dans cette période imprévisible avec flexibilité. N’oubliez pas, l’important est de vous recentrer sur ce qui compte vraiment pour votre famille et de ne pas attendre qu’un imprévu surgisse pour vous laisser déborder.