Famille monoparentale: le casse-tête budgétaire
Les familles monoparentales doivent faire face à une double difficulté pour parvenir à gérer leur budget: des revenus plus limités en moyenne et une pression fiscale accrue. Comment faire face? À quelles aides peuvent-elles prétendre? myLIFE vous en dit plus sur le sujet.
Entre des revenus moins importants, certains frais incompressibles (loyer, énergie,…) et parfois des dépenses supplémentaires (garde d’enfant), les familles monoparentales ont souvent davantage de difficultés à boucler leurs fins de mois. Cela d’autant plus que, à revenus bruts annuels identiques, elles sont soumises à un taux moyen d’imposition jusqu’à deux fois plus élevé qu’un couple sans enfant. Une réalité que dénonce notamment le Collectif Monoparental et qui interpelle des organisations comme la Fondation Idea et la Chambre des salariés.
Un risque de pauvreté accru
Selon l’édition 2020 du Rapport travail et cohésion sociale du STATEC, le niveau de vie est plus faible pour les ménages composés d’un seul adulte. Représentant environ 5% de la population, ces derniers bénéficiaient alors d’un niveau de vie moyen compris entre 2.904€ (famille monoparentale avec un enfant) et 2.307€ par mois (famille monoparentale avec plusieurs enfants). À titre de comparaison, ce montant moyen était de 3.255€ pour un couple marié avec un enfant. Dans ces conditions, c’est sans surprise que le risque de pauvreté est plus important pour ces familles. Toujours selon le même rapport, ce risque est de 25% pour les familles monoparentales avec un enfant et il s’envole à 52% pour les familles monoparentales avec plusieurs enfants. Le taux luxembourgeois des ménages monoparentaux vivant sous le seuil de pauvreté figure d’ailleurs parmi les plus élevés de l’Union européenne.
Le risque de pauvreté est plus important pour les familles monoparentales.
Fiscalité, la double peine des parents solo
Un autre facteur déterminant est la fiscalité. En effet, les parents isolés ne sont pas soumis au même régime que les couples mariés. À revenus égaux, les membres de la catégorie 1a (isolé(e)s et veufs/veuves) sont davantage taxés que ceux de la catégorie 2. Ce constat concerne toutes les tranches de revenus comprises entre 22.500€ et 87.950€ par an selon les barèmes d’imposition applicables à partir de 2017. Pour les familles monoparentales, c’est la double peine.
Cette réalité a certes été atténuée par la mise en place d’un crédit d’impôt monoparental, mais ce dernier ne compense pas intégralement la différence et il est soumis à une condition de revenu. Son montant est en effet de 1.500€ si le revenu imposable ajusté est inférieur à 35.000€ et il est compris entre 1.500€ et 750€ si les revenus annuels du contribuable sont compris entre 35.000€ et 105.000€.
À partir de l’année d’imposition 2023, le crédit d’impôt monoparental passera à 2.505€ par an avec un revenu imposable ajusté inférieur à 60.000€. Il sera compris entre 2.505€ et 750€ si les revenus annuels du contribuable sont compris entre 60.000€ et 105.000€. Enfin, pour les revenus imposables ajustés supérieurs à 105.000€, il s’élèvera à 750€ par an.
Il est par ailleurs « diminué de 50% du montant des rentes alimentaires (frais d’entretien, de garde, d’éducation et de formation professionnelle, etc.) dont bénéficie l’enfant, dans la mesure où elles dépassent le montant annuel de 2.208€ annuel (184€ mensuel). » À partir de l’année d’imposition 2023, le plafond passe à un montant de 2.424€ annuel, soit 202€ mensuel.
Des aides pour les parents et leurs enfants
La présence d’un enfant dans le ménage a non seulement un impact sur les dépenses à réaliser, mais parfois aussi sur le niveau de revenus pour ceux qui choisissent de diminuer leur temps de travail afin de s’occuper de leur progéniture. Conscient de cette réalité, le législateur permet aux parents de bénéficier de certaines aides.
Octroyée à chaque famille sous certaines conditions, l’allocation de naissance est composée de trois tranches d’un montant de 580,03€ chacune: allocation prénatale, de naissance et postnatale.
L’allocation familiale est versée chaque mois (montant fixe de 299,86€ selon l’indice en vigueur) par la Caisse pour l’avenir des enfants jusqu’aux 18 ans de ces derniers, voire jusqu’à 25 ans dans le cas d’études supérieures. Le montant est majoré de 22,67€ pour chaque enfant à partir du mois où il a atteint l’âge de 6 ans, de 56,57€ à partir du mois où il a atteint l’âge de 12 ans.
Enfin, l’allocation de rentrée scolaire qui est versée annuellement a pour but d’aider les parents à payer l’équipement scolaire de l’enfant dès ses 6 ans (115€ pour l’enfant âgé de plus de 6 ans, 235€ à partir de 12 ans).
Le chèque-service accueil vise à faciliter la prise en charge de l’enfant dans une structure agréée ou par un assistant parental.
Faciliter l’accueil des plus petits
Parmi les diverses aides directes octroyées par le Gouvernement, le chèque-service accueil vise à faciliter la prise en charge de l’enfant dans une structure agréée ou par un assistant parental. Ces chèques peuvent également être utilisés pour financer les activités artistiques ou sportives. Une bouffée d’air frais pour les ménages à la recherche d’une solution pour la garde d’enfants ou désireux de les initier à certaines activités.
De petits gestes à adopter au quotidien
Outre ces différentes aides, les familles peuvent chercher à diminuer leurs dépenses et à alléger la pression qui pèse sur elles. Comment? En adoptant des petits gestes simples, mais efficaces pour réaliser des économies. Ces dernières concernent, par exemple, les bons réflexes à adopter à la maison pour réduire sa facture énergétique: opter pour des ampoules basse consommation, mettre un pull plutôt que de faire fonctionner le chauffage, bien choisir ses appareils électroménagers, etc.
D’autres gestes simples sont directement liés aux jeunes enfants. L’arrivée d’un bébé est en effet un bouleversement, y compris financier. Établir une liste de naissance, éviter les achats superflus, privilégier l’occasion, la seconde main ou encore le fait maison sont autant de solutions pour éviter de mettre à mal son budget.
Enfin, certaines dépenses liées à la rentrée scolaire peuvent être passées à la loupe Si la gratuité est d’application pour certaines fournitures, il est possible d’économiser davantage en faisant le point sur le matériel dont on dispose déjà, acheter en lot quand cela est nécessaire ou se rendre dans une bourse aux livres.
S’il n’existe pas de recette miracle pour diminuer la pression financière sur les familles monoparentales, plusieurs aides sont disponibles et certains gestes simples permettent de diminuer le poids de certaines dépenses. Prendre le temps de bien se renseigner et s’astreindre à une discipline plus stricte peuvent faire une grande différence dans bien des situations.