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20 décembre 2025

Investir en conscience: opter pour des fonds durables

Il existe de solides raisons de rechercher des fonds d’investissement responsables. Non seulement les fonds durables peuvent vous aider à investir dans des entreprises et des initiatives qui soutiennent la transition énergétique, la protection de l’environnement et l’égalité sociale, mais il existe également certains arguments pour défendre que c’est une meilleure façon d’investir. Des recherches menées par la société de gestion d’actifs américaine Federated Hermes suggèrent que les entreprises obtenant de bons résultats selon les critères ESG ont également tendance à mieux performer que leurs pairs sur le long terme, bien que les preuves ne soient pas concluantes. En fin de compte, investir dans des fonds durables est une manière d’avoir un impact positif sur le monde et de contribuer individuellement à un avenir durable.*

Identifier des fonds d’investissement qui font réellement progresser les objectifs de durabilité n’est pas nécessairement simple. Les labels attribués aux fonds peuvent manquer de cohérence: par exemple, en quoi un fonds ESG – axé sur l’environnement, le social et la gouvernance – diffère-t-il de ceux qui se concentrent sur la «transition énergétique» ou «l’énergie propre», ou de ceux qui sont «gérés de manière durable»? L’industrie européenne de la gestion d’actifs a rapidement reconnu le potentiel de l’investissement responsable, si bien que les labels liés à la durabilité abondent, mais cela n’a pas signifié que les fonds qui s’en réclament intègrent des définitions robustes ou claires.

Complexité de la labellisation

L’un des défis liés à la labellisation des fonds ESG est le manque de consistence entre les différents labels. À certains égards, même le terme «ESG» lui-même est problématique, puisque la gouvernance devrait, en théorie, être une priorité pour tous les produits d’investissement, qu’ils se concentrent ou non sur l’impact environnemental, climatique ou social. Les critiques affirment que certains fonds ont été étiquetés ESG ou durables sans respecter des normes ou critères pourtant largement acceptés.

Dans les premières années de l’investissement durable ou responsable, il y avait peu de consensus sur les paramètres permettant à un fonds de revendiquer des caractéristiques ESG. Pour certains fonds, cela signifiait que le gestionnaire d’actifs examinait si une entreprise était dirigée selon des standards de gouvernance solides, et n’était pas manifestement pire que ses pairs en termes d’émissions de carbone, ni en violation des droits du travail ou des normes de pollution. L’approche était autant un outil de gestion des risques qu’un repère éthique ou un moteur de performance renforcée.

Pour d’autres, l’investissement durable était un processus beaucoup plus complexe, impliquant l’exclusion de secteurs tels que le tabac ou l’armement, et souvent l’engagement auprès des entreprises en portefeuille pour provoquer des changements, ainsi que l’utilisation de leur pouvoir de vote lors des assemblées d’actionnaires ou la menace de désinvestissement pour convaincre les dirigeants des entreprises de répondre aux exigences des investisseurs. Cependant, de tels processus n’étaient pas toujours aisé à suivre pour les investisseurs, qui devaient mener des recherches approfondies pour comprendre quelle stratégie le gestionnaire poursuivait.

Les investisseurs étaient laissés à eux-mêmes pour déterminer si un fonds correspondait réellement à leurs valeurs, et s’ils obtenaient quelque chose de véritablement différent des investissements traditionnels.

Classifications des fonds de l’Union européenne

Les investisseurs devaient également se faire leur propre opinion concernant les éventuels soupçons de greenwashing, une pratique marketing trompeuse mais courante dans laquelle des gestionnaires d’actifs apposaient des labels tels que ESG ou durable sur des produits dont l’approche d’investissement ne semblait pas différer significativement de celle de fonds ne revendiquant aucune norme éthique ou responsabilité environnementale. Les investisseurs étaient laissés à eux-mêmes pour déterminer si un fonds correspondait réellement à leurs valeurs, et s’ils obtenaient quelque chose de véritablement différent des investissements traditionnels.

Cela a changé avec l’émergence de nouvelles classifications de fonds, en particulier celles définies par le règlement européen sur la publication d’informations en matière de finance durable (SFDR – Sustainable Finance Disclosure Regulation), qui visent à garantir que les investisseurs comprennent ce qu’ils achètent. De plus en plus, il existe également des définitions plus claires des paramètres et du langage de l’investissement responsable. Un clarté apportée essentiellement par la taxonomie verte de l’UE et d’autres ensembles de définitions et classifications standardisées en cours de développement dans diverses juridictions. En outre, l’Autorité européenne des marchés financiers a publié des lignes directrices demandant aux fonds de détail et alternatifs dont les noms intègrent des termes liés à l’ESG ou à la durabilité de respecter des niveaux minimaux d’actifs investis alignés sur leurs caractéristiques environnementales ou sociales proclamées, ou sur leurs objectifs d’investissement durable.

Différentes approches d’investissement

On peut dire que certaines des confusions pour les investisseurs proviennent de la manière dont le SFDR a été initialement formulé. Bien qu’il n’ait jamais été conçu au départ pour établir un régime de labels, la législation a effectivement divisé les fonds proposés à la vente dans l’UE en trois catégories selon ses articles 6, 8 et 9. Les fonds de l’article 6 n’intègrent aucune métrique de durabilité dans leur processus d’investissement et sont libres d’inclure des actifs liés, par exemple, à des secteurs controversés tels que le tabac, les jeux d’argent ou l’armement, ainsi que des entreprises actives dans l’exploration, la production, la distribution et la consommation de combustibles fossiles.

Telle que la législation se présente actuellement, les fonds de l’article 8 sont ceux qui promeuvent des caractéristiques d’impact environnemental et social, des aspects intégrés dans leur processus de décision d’investissement, tandis que l’article 9 regroupe des produits d’investissement ayant une finalité durable et un seuil minimal prédéfini d’investissements durables, tel que défini par la taxonomie verte de l’UE. Cela couvre les fonds ciblant des investissements durables sur mesure, tels que les fonds d’investissement à impact, ou ceux alignés sur les indices de référence liés au changement climatique basés sur les objectifs de l’Accord de Paris visant à atteindre la neutralité carbone. Cependant, il existe une marge de manœuvre qui peut surprendre et dérouter les investisseurs – les fonds de l’article 8 ou 9 pourraient encore investir dans des entreprises «en transition» qui restent actives dans le secteur des combustibles fossiles.

Étant donné l’ampleur des différentes approches d’investissement, certains analystes ont cherché à définir leurs propres paramètres pour l’investissement responsable. Par exemple, la société de recherche Defaqto utilise quatre niveaux d’une pyramide, avec l’intégration ESG comme couche de base et l’approche la plus largement utilisée, suivie de l’exclusion de secteurs perçus comme nuisibles, non éthiques ou «controversés», tels que le tabac, les jeux d’argent, l’armement et la pornographie. Les fonds axés sur la durabilité visent à investir dans des entreprises poursuivant des objectifs spécifiques de durabilité, tels que l’énergie propre ou la préservation de la biodiversité. Au sommet de la pyramide se trouvent les fonds d’investissement à impact, dotés d’un double mandat: atteindre des objectifs spécifiques de durabilité tout en offrant des rendements financiers aux investisseurs.

L’UE espère que la réforme du SFDR rendra les classifications moins déroutantes pour les investisseurs. La Commission européenne a proposé un nouveau cadre qui supprime toute définition formelle de ce qui constitue un investissement durable et introduit trois catégories de produits reformulées, plus faciles à comprendre. Une nouvelle catégorie de l’article 7 inclurait des fonds de transition avec au moins 70% de leurs actifs ayant des objectifs de transition mesurables; les fonds de l’article 8 intégreraient des facteurs de durabilité, tels que des actifs avec des notations ESG supérieures à la moyenne; et les produits de l’article 9 exigeraient qu’au moins 70% de leurs actifs soient investis dans des activités économiques durables telles que définies par la taxonomie verte, contre 100% actuellement. Si elle est approuvée par les États membres de l’UE et le Parlement européen, la législation révisée pourrait entrer en vigueur en 2027 ou 2028.

Objectifs de développement durable

Les Objectifs de développement durable des Nations Unies, définis en 2015 et approuvés par près de 200 pays, ont fourni des repères importants pour fixer des cibles et construire un consensus autour de l’investissement responsable. Il existe actuellement 17 objectifs, comprenant des ambitions environnementales, telles que la lutte contre le changement climatique et la prévention de la pollution des océans, ainsi que des ambitions sociales telles que l’offre d’une éducation de qualité, la réduction des inégalités, l’éradication de la faim et l’amélioration de la sécurité alimentaire.

Les agences de notation proposent de plus en plus des outils logiciels pour aider les investisseurs à juger des références ESG de certains fonds.

Les agences de notation proposent de plus en plus des outils logiciels pour aider les investisseurs à juger des références ESG de certains fonds. Morningstar compile des notations de durabilité au niveau des fonds pour guider les investisseurs vers les produits dont les stratégies et ambitions sont alignées sur les leurs. Les investisseurs peuvent également déléguer la sélection de fonds individuels à un gestionnaire discrétionnaire ou à un gestionnaire de fonds de fonds, une tâche devenue plus facile grâce à la diversification croissante de l’investissement durable via la création de véhicules dédiés à l’immobilier et aux infrastructures, ainsi qu’à des fonds actions et obligataires.

La plupart des sociétés de gestion d’actifs tiennent à partager leurs références ESG avec les investisseurs et fournissent souvent sur leurs sites Web des détails sur leur engagement auprès des entreprises, leurs historiques de vote, ainsi que les émetteurs ou secteurs dont elles se sont retirées ou qu’elles ont exclus. Cela peut fournir aux investisseurs des preuves de la sincérité d’un gestionnaire d’actifs quant à son engagement dans l’investissement responsable.

Les investisseurs peuvent également examiner de plus près les ressources ESG d’un groupe de fonds: disposent-ils d’une équipe d’analyse ESG dédiée, de systèmes logiciels propriétaires ou d’un accès à des recherches indépendantes? Ces informations, souvent disponibles sur les sites web des sociétés, apportent des preuves supplémentaires de la profondeur de l’engagement d’un groupe de fonds envers l’investissement éthique et durable. Il n’existe pas de solution universelle à l’investissement durable; la meilleure façon de s’assurer que vos investissements sont alignés avec vos valeurs personnelles est de vérifier chaque actif sous-jacent détenu par le fonds en question.

Enfin, les références en matière de durabilité ne doivent pas complètement occulter d’autres considérations. Un gestionnaire de fonds doit toujours être compétent dans les fondamentaux du métier – sélectionner des entreprises rentables et solides et saisir des opportunités pour générer des profits pour les investisseurs sans prendre de risques injustifiés. Cependant, les options se multiplient constamment pour les investisseurs qui souhaitent s’assurer que leur portefeuille correspond à leurs principes.

De nouvelles classifications de fonds, en particulier celles définies par le règlement européen sur la publication d’informations en matière de finance durable, visent à garantir que les investisseurs comprennent ce qu’ils achètent.

* Contenu traduit de l’anglais par l’outil d’IA BIL GPT