Les 10 règles du leadership
Ils font de plus en plus souvent la couverture des magazines. On les admire, on les envie et on aimerait savoir ce qu’ils ont de plus que nous. Dans le monde de l’entreprise, ils incarnent une nouvelle manière de diriger et remplacent petit à petit la figure traditionnelle du manager. Pas de doute, les leaders ont la cote ! Mais au fait, existe-t-il une formule à suivre pour devenir un leader et le rester ?
En matière de leadership, tout le monde y va de son commentaire et de sa petite recette magique. Alors, myLIFE vous présente également ses 10 règles à suivre pour devenir un leader. Mais attention, cela risque d’être fort différent et beaucoup moins fun que ce que vous avez pu lire ailleurs. En effet, à la lecture des comportements présentés et des efforts qu’ils requièrent, vous allez comprendre pourquoi les leaders sont rares. Et encore plus rares ceux qui le restent.
Nous allons vous montrer qu’être leader demande une discipline importante, une vision qui dépasse les évidences, de la planification et beaucoup de travail. Nous verrons qu’un leader s’inspire des autres sans chercher à être une copie et qu’il se montre tel qu’il est jusque dans ses échecs. Qu’il s’entoure des meilleurs ou qu’il rend les gens meilleurs, tout en sachant qu’il n’est jamais arrivé au bout du chemin. Au mieux, il concède avoir atteint une étape, avant de remettre les mains dans le cambouis pour avancer de plus belle dans la concrétisation de sa vision. Mais avant d’étudier tout cela, précisons que, d’une certaine manière, vous êtes déjà un leader. Si si !
Vous êtes un leader !
Parmi les définitions proposées par le Larousse, retenons qu’un leader est une « personne qui, à l’intérieur d’un groupe, prend la plupart des initiatives, mène les autres membres du groupe, détient le commandement ». En ce sens, un leader est celui qui marche devant et que l’on a envie de suivre. Mais si on élargit un peu cette définition, on pourrait dire qu’un leader est celui qui exerce une influence sur les autres et qui, par son comportement, impacte le comportement des autres. Selon cette nouvelle définition, nous sommes tous des leaders. Qui que vous soyez, vous exercez une influence sur les autres, en bien ou en mal. Sur votre famille, vos amis, vos collègues, les gens que vous croisez dans la rue, etc.
Prendre conscience de votre influence sur les autres et du fait qu’il n’existe pas de position neutre en matière de comportement constitue le premier pas vers l’acquisition d’un leadership accru. Nous pensons donc que nous sommes tous des leaders, mais que tout le monde n’en a pas conscience et n’agit pas en fonction. De même, si presque tout le monde veut être devant, très peu de gens sont prêts à en payer le prix. On ne naît pas leader accompli, on le devient à condition d’avoir la bonne attitude.
Le premier pas pour grandir dans votre leadership consiste à prendre conscience que vous êtes maître de votre existence.
1. Être un leader intègre, d’abord maître de soi-même
Le premier pas pour grandir dans votre leadership consiste à prendre conscience que vous êtes maître de votre existence. Maître de soi, cela signifie à la fois être libre de prendre vos propres décisions, mais aussi être conscient que vous êtes responsable de vos choix et êtes prêt à en rendre compte devant les autres. On ne devient leader des autres qu’en étant d’abord maître de soi-même. Et la maîtrise de soi-même implique également de l’intégrité. Qu’est-ce que l’intégrité ?
Au niveau personnel, là où l’éthique peut être définie comme votre conception du bien et du mal (ce que vous proclamez être le bien et le mal pour vous), la morale incarne plutôt la manière dont vous vous comportez (ce que vous faites réellement). L’intégrité, c’est la coïncidence de votre éthique et de votre morale. Un leader est une personne intègre qui agit de manière conforme à ce qu’elle professe.
2. Apprendre et rester humble
Être un leader implique d’être ouvert à de nouvelles voies et de les explorer. Pour cela, la clé n’est pas le doute ou la remise en question permanente, c’est l’humilité. Bien sûr, le doute a sa place, mais progresser nécessite surtout d’avoir conscience qu’on ne sait pas tout et de conserver la volonté d’apprendre plutôt que celle de donner des leçons.
Dans ce contexte, être humble ce n’est pas se diminuer soi-même et baisser la tête, c’est simplement avoir la capacité de se voir tel que nous sommes. Et être enseignable, c’est ajouter à notre humilité la capacité à reconnaître nos erreurs et manquements pour progresser. Face à certains échecs, dites-vous qu’il n’y a que les gens médiocres qui sont constants et que les seules personnes qui ne font jamais d’erreur sont celles qui ne tentent jamais rien de nouveau. Pour être et rester un leader, il faut rester enseignable, c’est-à-dire être ouvert à la différence et à la nouveauté.
3. Rester focaliser et bosser… beaucoup
Pour être un leader, il faut travailler intensément. Et la seule manière de mesurer la valeur d’un travail intensif consiste à travailler beaucoup. Pas n’importe comment, mais en vue d’atteindre des objectifs précis qui contribuent à concrétiser une vision. Pas plusieurs visions. Au-delà d’une vision, il y a division et un leader n’a pas les moyens de rester focalisé sur plusieurs visions à la fois. Il peut y avoir plusieurs objectifs, mais toujours au service d’une même vision.
Dans un l’ouvrage « Outliers : the Story of Success » publié fin 2008, Malcolm Gladwell suggère que 10.000 heures de travail au moins seraient nécessaires pour attendre un niveau d’excellence dans un domaine. Au-delà du nombre, il ne s’agit pas de bosser n’importe comment. D’abord bosser pour avoir des bases solides, ensuite se laisser inspirer par les meilleurs et tenter de suivre leur manière d’avancer. Un leader est responsable de la vision, mais il n’a pas peur de s’entourer et de se faire constamment challenger par des gens meilleurs que lui. C’est le secret pour avancer.
4. Viser plus haut
Un leader veut décrocher les étoiles, aller au-delà des évidences et challenger ce qui a toujours été fait. Personne n’a besoin d’un leader pour aller là où il se trouve déjà. Même bosser pour faire aussi bien que ce qui existe ne suffit pas. Il faut viser plus haut, mieux, différent. Il vaut mieux viser les étoiles et atteindre la lune que de simplement viser la cime d’un arbre et l’atteindre.
Au nom de sa vision, un leader poursuit son chemin sans se retourner et sans prêter attention aux critiques de ceux qui suivent ou qui observent. Pour cela, il s’appuie sur ses forces plutôt que de mettre toute son énergie à corriger ses faiblesses. Mettez au moins 80% de vos énergies à faire grandir vos forces et maximum 20% à gérer vos faiblesses. Et si la faiblesse dans un domaine est trop importante, entourez-vous de personnes qui peuvent corriger cela pour vous.
5. Savoir vendre sa vision
Qui êtes-vous prêt à suivre ? Les personnes qui vous inspirent ! On n’est pas leader tout seul, il faut être suivi. Mais les gens qui vous suivent, même inspiré par votre vision, ont aussi besoin de bien comprendre leur place dans tout cela. Apprenez à leur communiquer le rôle indispensable qu’ils vont devoir jouer pour vous aider à concrétiser votre vision ? Si vous les traitez comme de simple exécutant, le résultat risque d’être mitigé. Les gens ont besoin de savoir pourquoi ils font ce qu’ils font. Vous devez donc réussir à insuffler en eux le sens de leur rôle et valoriser leur contribution future. Un leader doit savoir vendre sa vision s’il veut obtenir le meilleur de ceux qui le suivent !
6. Aimer l’excellence, pas le contrôle
Vous avez raison de viser l’excellence chez les autres ! Mais évitez de vouloir tout contrôler au prétexte que vous seriez le seul savoir ce qu’est l’excellence. Nous le redisons : ne craignez pas d’être entouré de gens meilleurs que vous dans ce qu’ils font. Là où la passion pour l’excellence provoque le dépassement de soi, celle pour le pouvoir encourage le status quo. Or le contrôle est porteur de deux gros risques pour le leader :
- le risque de perdre la diversité des talents qui rend possible la poursuite efficace de la vision en ne voulant s’associer qu’avec des gens qui lui ressemblent ;
- le risque de stagner rapidement en ne voulant s’associer qu’avec des gens moins talentueux que lui.
Attention à toujours viser l’excellence collective. Ne vous laisser pas éblouir par l’excellence d’un individu sans vous assurer qu’elle bénéficiera aussi à l’ensemble. À quoi vous sert un collaborateur au-dessus du lot si, par son attitude, il fait baisser l’efficacité de tous les autres au point nuire au travail global.
7. Apprendre à gérer les autres
Un leader n’est ni un surhomme, ni le pote de tout le monde. L’amitié entre collaborateurs, c’est tant mieux si cela vient, mais c’est secondaire par rapport à la mission que le leader se donne. Dès lors, vous devez apprendre à gérer les autres, particulièrement leur résistance au changement. Ainsi, il est très difficile de faire des changements majeurs comme leader avant d’avoir gagné en légitimité auprès de ceux auxquels vous demandez ce changement.
Gérer les autres, c’est aussi être capable de gérer les conflits. Et pour un leader qui veut toujours progresser, cela passe par la capacité à reconnaître sa part de responsabilité dans le conflit et la gérer. Le leader ne s’encombre pas de la rancœur, c’est un poids qui le ralentit. Idéalement, un leader pardonne toujours sans rien attendre en retour, même s’il peut choisir de retirer sa confiance à celui qui ne s’en est pas montré digne.
Idéalement, un leader doit pouvoir constituer soi-même ses équipes, sous peine de souffrir pour les transformer. Il vaut parfois mieux des gens moyens et fidèle à votre vision, que des gens doués qui ne veulent pas vous suivre. Ici, savoir prendre des décisions fermes s’avère indispensable, surtout lorsqu’il devient nécessaire de virer des gens.
8. Savoir décider et rester consistant
Un leader est confronté à un nombre incalculable de critiques qui viennent de tous les côtés. Généralement, les gens qui critiquent le plus sont ceux qui acceptent le moins le changement. Peu importe, le leader avance plutôt que de passer son temps à se justifier. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est devant. Presque tout le monde veut aussi un leader fort dans ses décisions. Pas un leader infaillible, mais fort! Les gens voient vos faiblesses, ne les masquez pas mais restez focalisé sur vos forces et la vision.
Prenez des décisions claires et fermes, tenez votre cap et évitez de faire de vos objectifs une fin en soi. Ce qui compte, c’est votre vision. Les objectifs sont au service de celles-ci. Il est donc possible de changer certaines décisions prises, de revoir certains objectifs, mais restez consistant dans la poursuite de la vision. L’agilité c’est bien, à condition d’avoir une colonne vertébrale solide pour la supporter. Ne vous laissez pas éblouir par les post-it fluorescents qui fleurissent partout autour de vous et restez focalisé sur pourquoi vous faites ce que vous faites.
9. Assumer ses échecs, partager ses succès
Un leader ne réussit pas tout du premier coup et il n’a pas honte de ses échecs. C’est d’ailleurs aussi pour sa capacité à se relever et à rebondir qu’on l’admire. C’est ce qui fait dire à un leader comme Abraham Lincoln : « Ma plus grande préoccupation n’est pas de savoir si vous avez déjà échoué, mais si vous vous satisfaites de vos échecs ».
À côté des échecs, un leader doit aussi être capable de célébrer les succès. Le plus souvent possible ! Cela permet de faire entrer vos équipes dans un cercle vertueux, de rappeler à chaque fois la vision et d’accroître la cohésion en rappelant le rôle de chacun. Les gens ont besoin d’un leader suffisamment devant pour les inspirer, mais aussi suffisamment proche pour les motiver. Célébrer le succès rend le chemin motivant, même si la vision reste l’inaccessible étoile.
10. Être créatif et avoir de l’humour
Albert Einstein a dit que « la créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse ». Pourquoi la créativité ? Parce que les gens n’ont pas besoin de leader pour les mener là où ils sont déjà. Un leader n’est indispensable que pour aller là où personne n’a été avant. Et cela requiert de la créativité.
Créativité et humour sont les deux ingrédients majeurs pour débloquer une situation ! Deux ingrédients amènent du fun dans la poursuite de la vision. Dupliquer ce qu’un autre a déjà fait est sans intérêt. Créer est top, et rire aussi !
Alors, êtes-vous prêt à devenir un leader et à en payer le prix ?