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1 mai 2024

Qu’est-ce qu’une architecture ouverte?

Êtes-vous un investisseur? Alors, que ce soit en vous informant sur le Net ou lors d’une discussion avec votre gestionnaire de fortune, vous avez sûrement déjà entendu parler d’architecture ouverte. Mais de quoi s’agit-il exactement et quels sont ses avantages?

Définissons!

Lorsque vous faites vos courses vestimentaires, préférez-vous tout acheter auprès d’une seule marque ou optez-vous pour une enseigne de prêt-à-porter qui propose différentes marques de vêtements? Si investir son argent est autrement plus complexe que de s’acheter des vêtements, cette question illustre pourtant bien la différence significative qui distingue entre une architecture ouverte et une architecture fermée.

Le terme « architecture ouverte » est utilisé pour décrire le fait qu’une institution financière propose à ses clients des produits et services financiers de tiers en plus de ses produits et services maison. À l’inverse, une architecture fermée signifie que la banque ne propose que des solutions propres. Ces notions se réfèrent plus spécifiquement à l’offre de placements (fonds, SICAV, …) que la banque met à disposition de ses clients.

Pourquoi une architecture ouverte?

Le constat qui est à l’origine du déploiement d’une architecture ouverte est sans appel: il est impossible d’être simultanément le meilleur dans toutes les gammes d’actifs ou sur tous les marchés. Une offre en architecture ouverte présente alors un avantage évident: élargir l’éventail des solutions d’investissement proposées à ses clients en constituant une offre qui porte sur un grand nombre de fonds émanant de nombreux organismes de gestion et autres institutions financières.

Rendant la comparaison plus aisée, l’architecture ouverte stimule également la compétition au niveau des frais et contribue à davantage de transparence.

Pour un investisseur, cela donne l’assurance de disposer de davantage de solutions pour répondre à ses besoins financiers et diversifier son portefeuille d’investissements tout en conservant un interlocuteur unique. L’architecture ouverte permet en outre de réduire ses risques en ne faisant pas dépendre la totalité des potentiels futurs rendements de la stratégie d’investissement d’un seul émetteur. Enfin, rendant la comparaison plus aisée entre les solutions disponibles, l’architecture ouverte stimule également la compétition au niveau des frais et contribue à davantage de transparence. Pour ce dernier point, c’est particulièrement vrai depuis l’entrée en vigueur de la directive européenne MiFID 2 en 2018 qui a rendu obligatoire la transparence liée aux coûts et aux frais de vos investissements.

Pour la banque ou la société d’investissement, pouvoir offrir directement tout ce dont le client a besoin évite de le voir partir à la concurrence pour aller y chercher ce dont on ne dispose pas en propre. Cela donne aussi et surtout la garantie de pouvoir agir dans le meilleur intérêt de ses clients en lui mettant à disposition, voire en lui recommandant les produits et services les plus adaptés à sa situation, même s’il ne s’agit pas d’une solution maison. L’architecture ouverte permet ainsi d’éviter les conflits d’intérêts qui pourraient exister si le conseiller n’avait d’autre choix que de proposer les produits de sa propre institution.

Signalons ici que toutes les institutions fonctionnant selon le principe de l’architecture ouverte n’offrent pas les mêmes services et ne facturent dès lors pas les mêmes montants. Si certaines peuvent inclure du conseil aux clients dans leur offre, d’autres se limitent à l’exécution des transactions. Dans ce dernier cas, l’investisseur doit se débrouiller seul pour s’y retrouver et sélectionner dans l’offre proposée les solutions les plus adaptées à ses attentes, étant entendu que l’offre mise à sa disposition demeure fonction de son profil d’investisseur. Tandis que le principe d’architecture ouverte n’est pas encore tellement répandu au sein des offres d’investissement proposées par les banques de détail, le monde de la banque privée fonctionne majoritairement selon ce principe depuis longtemps.

Quels inconvénients?

Sans pouvoir réellement parler d’inconvénients, il existe certains éléments vis-à-vis desquels il importe de rester vigilant.

Il n’existe pas de définition légale de l’architecture ouverte, ni de régulation spécifique à la réalité que cela recouvre

Tout d’abord, il n’existe pas de définition légale de l’architecture ouverte, ni de régulation spécifique à la réalité que cela recouvre. Il est dès lors important de se renseigner soigneusement sur ce que votre interlocuteur appelle architecture ouverte, ainsi que sur la réalité des produits et services mis à votre disposition. Là où certains « supermarchés de fonds » en ligne peuvent mettre à votre disposition des centaines de fonds, les banques traditionnelles se limiteront plus volontiers à quelques partenaires externes triés sur le volet et sélectionnés en fonction de leur sérieux et de la complémentarité de leur offre avec les solutions internes déjà en place. Ainsi, votre banque sélectionne les fonds externes en fonction de critères comme leur notation, les rendements passés, les frais et la fiabilité des gestionnaires. Et pour cause, si tout se passe par l’intermédiaire de votre banque, être en architecture ouverte signifie que tout ou partie de vos investissements est géré par différents gestionnaires d’actifs. Soucieuse de maintenir les meilleures relations possibles avec vous, votre banque a tout intérêt à bien sélectionner ces derniers!

Il est important de bien se renseigner sur la politique de frais appliquée avant de poser vos choix. Frais d’entrée, de sortie, de gestion, par transaction, il existe de nombreuses formules possibles qui peuvent d’ailleurs se superposer les unes aux autres. La commission de gestion en particulier peut fortement varier en fonction du type de fonds considérés. Plus la gestion est active et porte sur des classes d’actifs risquées, plus la commission associée sera en principe importante. De plus, certaines institutions cherchent à favoriser leurs propres fonds en augmentant, par exemple, les frais liés aux fonds externes. On ne parle plus alors d’architecture ouverte, mais d’architecture guidée. Depuis l’avènement de la directive européenne MiFID 2, la transparence sur les coûts et frais de vos investissements est de mise. C’est la raison pour laquelle vous recevez chaque année un récapitulatif de tous les frais liés à votre portefeuille d’investissement et aux opérations effectuées à l’intérieur de ce portefeuille. Soyez-y attentif!