Les trois critères du don heureux
Donner aux autres un peu de ce que l’on possède contribue à augmenter notre niveau de bonheur personnel. Toutefois, avant de donner à n’importe qui ou à une cause quelconque, il est important de bien considérer les critères à respecter pour adopter un comportement de don bénéfique pour soi comme pour le destinataire. Explications.
Dans l’article « Donner: un investissement personnel qui fait du bien », nous avons mis en évidence qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. En effet, dépenser de l’argent est plus gratifiant lorsque nous achetons ou investissons pour les autres plutôt que pour soi. Vous avez été convaincu par ce contenu et vous souhaitez à présent donner une partie de vos avoirs pour apporter du sens à votre argent et accroître votre bien-être? Super! Ne vous jetez toutefois pas tête baissée dans l’aventure.
Il existe en effet des critères à remplir au niveau du don pour que ce dernier constitue effectivement une source de satisfaction personnelle. Il existe même un trio gagnant en matière de don: connexion sociale, compétence et autonomie.
Créer des liens
Faire un geste pour les autres ou un don est plus gratifiant lorsque celui-ci permet de créer de la connexion sociale. C’est le cas lorsqu’il est possible de clairement identifier les bénéficiaires de nos dons, de communiquer avec eux ou de soutenir une cause qui nous est immédiatement proche. C’est le premier critère.
Cela peut signifier s’intéresser à une œuvre de charité qui agit directement dans votre quartier, soutenir votre association d’anciens élèves qui aide les étudiants de votre ancienne université, ou encore donner à la recherche contre le cancer après avoir été soi-même confronté à cette maladie d’une manière ou d’une autre. Un amateur de l’observation des oiseaux préférera donner à une association de protection des écosystèmes, là où un passionné de musique pourrait soutenir une association active en la matière.
Si un don ponctuel a déjà un impact, le don régulier nourrit davantage cette connexion sociale et offre parfois l’occasion d’apprendre à connaître ceux qui œuvrent sur le terrain. Parmi toutes possibilités qui s’ouvrent à vous, recherchez celles qui ont du sens pour vous.
Cela peut être un don à des associations réputées comme la Fondation Cancer, SOS Village d’Enfants Monde ou Médecins du Monde. Cela peut aussi être une petite association locale active au niveau social, culturel, environnemental, sportif ou de la santé. Si vous ne trouvez pas l’inspiration, vous pouvez éventuellement découvrir les bénéficiaires de l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte. En présentant les bénéficiaires et ce qui a été réalisé avec les dons versés, cette dernière permet de répondre au deuxième critère clé pour que le don contribue à notre bonheur: la preuve que notre engagement a fait une différence tangible.
Votre don aura un véritable impact sur votre bonheur si vous pouvez mesurer très concrètement que celui-ci a fait une différence.
Afficher la compétence et mesurer l’impact social
Considéré comme un investissement prosocial, votre don aura un véritable impact sur votre bonheur si vous pouvez aussi satisfaire votre besoin de compétence, c’est à dire pouvoir mesurer très concrètement que votre don a fait une différence.
C’est la raison pour laquelle il est important de donner la priorité à un organisme qui met un point d’honneur à vous montrer les résultats obtenus dans la cause défendue ou une progression vers le but à atteindre. En effet, vous pouvez élargir votre horizon au-delà des ONG et choisir de vous impliquer dans des projets qui ne sont pas purement philanthropiques. Vous pourriez par exemple, si vous êtes mordu d’innovation, donner via un mécanisme de crowdfunding à une start-up dont le projet prometteur vous tient à cœur.
Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec le crowdfunding, participer à un mécanisme de microfinance ou à un projet d’investissement en impact social constituent aussi des possibilités que vous devriez étudier avec votre banquier. Il vous aidera à comprendre les enjeux et à prendre vos décisions en pleine conscience. C’est le troisième critère du don heureux.
Vous devez être libre de choisir la cause qui vous tient à cœur et de donner uniquement ce qui vous semble être juste et approprié
Un don libre et en pleine conscience
Il y a une dernière condition essentielle dans votre démarche de dépense prosociale: elle doit être réalisée de manière autonome et faite en pleine conscience. Cela signifie que vous devez être totalement libre de choisir la cause qui vous tient à cœur et libre de donner uniquement ce qui vous semble être juste et approprié. Un don qui se ferait sous influence ne vous procurera pas le sentiment de satisfaction escompté. Vos préférences n’étant pas forcément celles de vos proches, vous devez suivre vos valeurs pour que votre don soit générateur de bonheur.
Vous n’avez toujours pas trouvé la cause en phase avec vos valeurs et qui pourrait susciter le fameux sentiment de « warm glow »? N’hésitez pas à visiter le site internet de la Fondation de Luxembourg, qui abrite plus de 80 associations qui n’attendent que de bénéficier de votre générosité.
En tout état de cause, le don doit être, comme tout autre investissement, mûrement réfléchi et ceci d’autant plus que c’est votre bonheur qui est en jeu. Il ne suffit pas de faire le cheminement mental, il faut aussi s’assurer de choisir les bons mécanismes et de faire les bonnes démarches afin que votre généreuse donation impacte réellement la cause choisie. À cet effet, il est important de prendre conseil auprès de votre banquier qui pourra aussi vous renseigner sur le mécanisme de la donation et la possible déduction fiscale à laquelle vous pourriez avoir droit. En effet, le Luxembourg est un État qui encourage fortement la philanthropie et les élans de générosité.
Conclusion? Aucune si ce n’est une invitation à réfléchir à cette question du don et du bonheur sur base de travaux réalisés dans le domaine de l’économie et des sciences sociales. Et si cette réflexion vous amène effectivement à donner davantage, veillez à tenir compte des trois critères évoqués pour maximiser l’impact personnel de votre élan de générosité.