Étudier à l’étranger : éviter les mauvaises surprises
Se payer des études devient de plus en plus ardu. Malgré les aides financières accordées par l’État aux étudiants, la part des frais prise en charge par les parents ne cesse de gonfler. Les comparaisons internationales confirment que 61 % du coût des études sont assumés par les parents. Étudier à l’étranger coûte évidemment plus cher que de rester dans son pays d’origine. Grâce à une bonne préparation, il est toutefois possible d’éviter les surprises (financières).
Avant la fondation de l’Université du Luxembourg en 2003, les jeunes résidents du pays n’avaient d’autre choix que de partir faire leurs études à l’étranger. Aujourd’hui, beaucoup choisissent encore cette voie, qui permet de découvrir un environnement et un style de vie différents, souvent sans la barrière linguistique qui pose problème aux jeunes d’autres pays. Les étudiants apprennent ainsi à connaître un nouveau pays de manière structurée et profitent d’un enseignement plus diversifié et plus complet que dans leur pays d’origine.
À l’étranger, il est possible de découvrir un environnement et un style de vie différents.
Les dépenses liées aux études supérieures comprennent les frais de scolarité et le coût de la vie en général, y compris le loyer, la nourriture, les vêtements ou les déplacements. Les frais de scolarité varient sensiblement dans le monde. Certains pays (à l’instar de la France, de l’Allemagne et de plusieurs pays nordiques) consacrent davantage d’argent que d’autres à leurs universités. Les frais de scolarité y sont ainsi réduits, voire minimes. Le coût des études au Royaume-Uni est particulièrement élevé pour les étudiants étrangers (en ce compris les citoyens de l’UE), tandis que dans d’autres pays d’Europe, ils peuvent être aussi élevés qu’aux États-Unis.
Dès lors que le coût de la vie au Luxembourg est élevé en comparaison internationale, faire ses études dans d’autres pays peut s’avérer moins coûteux, à condition de ne pas vivre dans des métropoles comme Londres, Dublin ou Genève. Il n’existe pas de corrélation directe entre le coût de la vie et la qualité de l’enseignement. Les grandes villes universitaires comme Oxford et Cambridge sont même relativement bon marché en comparaison internationale.
Aides publiques et bourses d’études
Il existe deux types d’aides financières : les aides de l’État destinées aux étudiants ou les bourses d’études accordées par les établissements eux-mêmes.
Globalement, il est plus avantageux pour les étudiants étrangers de recevoir des aides financières de l’université concernée. À Harvard par exemple, où plus de deux tiers des étudiants bénéficient d’aides financières, les étrangers sont soumis aux mêmes règles que les résidents américains pour obtenir ces aides. Ces dernières sont généralement basées sur les besoins des demandeurs et n’influencent en rien l’admission à l’université. L’université prévoit les dépenses plus élevées qui incombent aux étudiants étrangers lorsqu’elle accorde des bourses à ceux qui en ont besoin. Il vaut la peine de s’informer sur les différentes options possibles.
La situation est plus complexe s’agissant des aides de l’État. Un citoyen de l’UE qui étudie dans un autre État membre ne peut pas se voir imposer des frais de scolarité plus élevés qu’un étudiant qui habite dans ce pays. Autrement dit, tout étudiant a droit aux mêmes aides publiques au titre des frais de scolarité que les citoyens du pays d’étude. Cela ne s’applique toutefois pas à certains domaines tels que les prêts étudiants, où les règles varient d’un endroit à l’autre. Dans certains pays, les étudiants doivent faire appel à des crédits bancaires, ce qui est difficile lorsque l’on ne dispose d’aucun revenu propre.
Selon une étude menée récemment par Statista, 56 % de l’ensemble des jeunes européens exercent un emploi en dehors de leurs études, qui correspond à quelques heures par semaine au moins. |
L’État luxembourgeois propose des solutions à ses citoyens qui étudient dans des universités étrangères. Ces aides sont payées annuellement en deux versements. Les enfants des travailleurs frontaliers peuvent eux aussi y prétendre.
Si des étudiants de pays hors UE ne reçoivent aucune aide publique, il est possible qu’ils doivent payer davantage que leurs camarades nationaux et leurs parents se verraient alors dans l’obligation de payer les frais de scolarité mais aussi le logement et la nourriture.
Prévoir sur le long terme
Aucune solution immédiate ne s’offre aux parents qui doivent supporter la totalité ou la majeure partie des frais de scolarité et du coût de la vie de leurs enfants. La meilleure solution est de commencer à épargner tôt afin de répartir la charge financière sur plusieurs années.
Si vous épargnez par exemple 500 EUR par mois à partir de la naissance de votre enfant, vous aurez « dégagé » quelque 175.000 EUR à son 18e anniversaire (si l’on considère un taux de croissance des investissements de 5 % par an). Les investissements en espèces n’ont pas beaucoup de sens lors de la constitution d’un portefeuille de placements en prévision de frais d’éducation qui surviendront dans dix ans ou plus. Les placements qui protègent de l’inflation sont plus pertinents. Un portefeuille constitué pour couvrir des frais de scolarité futurs doit comprendre des actions, et le réinvestissement des dividendes peut également contribuer à la croissance. Lorsque cela est possible, il est toujours utile de recourir à des produits de planification fiscale. En effet, des économies annuelles de 20 à 30 % sur les gains ou les revenus en capital s’accumulent rapidement. Il existe également pour les grands-parents des possibilités avantageuses sur le plan fiscal pour participer aux frais de scolarité tout en réduisant les droits de succession ; cela dépend toutefois de leur revenu disponible et de leur propension à la dépense.
Programme d’études à l’étranger proposé par l’université
Pour pouvoir étudier de manière plus abordable à l’étranger, il est possible de profiter de l’un des programmes d’études à l’étranger proposés par l’Université du Luxembourg, qui a conclu des partenariats avec différentes grandes universités à travers toute l’Europe, et notamment le King’s College de Londres ou encore l’Université de Montpellier en France. Ces programmes incluent par exemple la participation d’étudiants à des projets de recherche conjoints ou des séjours temporaires dans une université partenaire. Il s’agit dans tous les cas d’une excellente occasion de se forger une expérience précieuse en tant qu’étudiant étranger.
Le programme Erasmus est souvent très intéressant.
Une autre option concerne le programme Erasmus, un programme d’échange de grande envergure auquel participent la plupart des grandes universités européennes. Chaque année, plus de 4.000 étudiants font appel à ce programme afin de passer trois, six ou douze mois au sein d’une université partenaire à moindres frais.