Epargner pour vos enfants: oui mais comment?
Face à l’insouciance de vos enfants, il y a la prévoyance des parents que vous êtes. Que ce soit dès la naissance de bébé ou sur le tard, vous anticipez l’avenir, les études, le premier logement, voire la première voiture ou le mariage. Le moment venu, il est évident qu’un petit coup de pouce de votre part sera bienvenu. Et c’est maintenant que cela se prépare! Voici quelques solutions d’épargne qui s’offrent à vous.
Tandis que, l’œil pétillant de malice, votre enfant glisse dans sa tirelire la pièce que vous venez de lui donner, vous l’observez le regard attendri en vous demandant comment sécuriser son avenir. Bonne nouvelle! Fidélisation oblige, les banques déploient des trésors d’ingéniosité pour répondre à vos légitimes préoccupations sur ce sujet. Passons en revue les solutions parmi les plus courantes au Luxembourg. Des solutions attractives ou non selon vos valeurs personnelles, votre capacité financière, les échéances envisagées ou la finalité de l’épargne que vous souhaitez constituer.
Le compte épargne: bien mais…
A la naissance, les banques se pressent pour vous proposer d’ouvrir un compte épargne au nom de votre enfant. Souvent avec la promesse de la sécurité, d’un taux d’intérêt préférentiel, de l’absence de frais de gestion et d’une carotte de quelques dizaines d’euros. Une fois ouvert, le compte peut être alimenté par vous et vos proches, voire par l’enfant lui-même passé un certain âge. La solution parfaite en somme. Correct, à condition de garder en tête que:
- le taux préférentiel est à peine plus élevé qu’un compte épargne standard. Autant dire qu’il reste peu attractif compte tenu de la conjoncture actuelle.
- si le compte est au nom de l’enfant, les fonds qui s’y trouvent lui appartiennent à lui et pas à vous. Pas question donc d’y puiser pour vous acheter ce superbe canapé en promo. Les seules sorties autorisées, totales ou partielles, sont celles «dans l’intérêt de l’enfant mineur».
- une fois majeur, votre enfant dispose librement des fonds. Y compris pour faire la fête avec ses potes ou pour des achats que vous jugerez futiles plutôt que pour payer ses études ou sa première voiture.
Si le compte est au nom de l’enfant, les fonds qui s’y trouvent lui appartiennent à lui et pas à vous. (…) Les seules sorties autorisées sont celles dans l’intérêt de l’enfant
Si vous estimez que les avantages ne valent pas les risques, vous pouvez toujours lui ouvrir un compte épargne à votre nom. Adieu prime et carotte, mais vous êtes alors maître du compte et pouvez décider vous-même du moment où votre enfant est assez mature à vos yeux pour recevoir les fonds.
Le contrat «assurance»: tout vient à point…
Pour vos petiots jusqu’à 25 ans selon les banques, il existe également des formules d’assurance vie qui allient une certaine souplesse et sécurité avec, en principe, un rendement supérieur au simple compte épargne. En bonus, un avantage fiscal jusqu’à 672€/an à condition de conserver au moins 10 ans le contrat. Ce plafond est augmenté de son propre montant pour votre conjoint/partenaire (sous réserve d’avoir opté pour une imposition collective) et chaque enfant du ménage. Au terme d’un délai de 10 ans, le capital et les intérêts sont exempts d’impôt sur le revenu au Luxembourg.
En cas de décès de l’adulte assuré, la compagnie d’assurances prend les primes à sa charge et veille ainsi à ce que votre enfant reçoive le capital prévu à l’échéance.
Ce type de contrat fixe, dès le départ, le montant du capital garanti versé à votre enfant au terme du contrat. Il vous appartient alors de verser régulièrement les primes mensuelles, trimestrielles ou annuelles fixées par contrat pendant toute la durée de celui-ci. Les primes versées sont capitalisées au taux d’intérêt en vigueur à la souscription du contrat, après diminution des frais. Selon les formules, ces intérêts peuvent être encore complétés par un montant découlant d’une participation aux bénéfices de la compagnie d’assurance.
En cas de décès de l’adulte assuré, la compagnie d’assurances prend les primes à sa charge et veille ainsi à ce que votre enfant reçoive le capital prévu à l’échéance.
Malgré ses nombreux avantages, cette formule n’est pas pour autant sans contraintes. Parmi les freins, outre la durée de 10 ans minimum pour bénéficier des avantages fiscaux, il y a l’obligation de verser les primes aux échéances fixées et des pénalités plus ou moins lourdes en cas de sortie anticipée du contrat.
L’épargne-logement: viser des briques…
Pour faire simple, l’épargne-logement est un compte épargne supposé contribuer au financement d’un futur bien immobilier. Outre la sécurité sur le capital et le rendement, cette formule est plus souple que le contrat d’assurance vie quant au montant et à la récurrence des versements. Elle limite par contre l’utilisation qui pourra être faite de l’épargne accumulée si vous désirez profiter des avantages fiscaux.
Ainsi, la réforme fiscale entrée en vigueur au 1er janvier 2017 a resserré l’avantage fiscal de l’épargne-logement aux seuls besoins personnels d’habitation, c’est-à-dire à des fins d’investissement dans la résidence principale. En revanche, elle a doublé le plafond de déduction annuelle des cotisations versées (soit 1.344€ au lieu de 672€) pour le contribuable âgé de 18 à 40 ans accomplis au début de l’année d’imposition. Ce plafond est augmenté de son propre montant pour votre conjoint/partenaire (sous réserve d’avoir opté pour une imposition collective) et chaque enfant du ménage. Enfin, les intérêts créditeurs bonifiés chaque année sur un contrat d’épargne-logement ne subissent pas le prélèvement libératoire au Luxembourg.
(…) les intérêts créditeurs bonifiés chaque année sur un contrat d’épargne-logement ne subissent pas le prélèvement libératoire au Luxembourg.
Au terme du contrat, la caisse d’épargne-logement, partenaire de votre banque pour ce produit, vous offre la possibilité de souscrire un prêt logement à taux fixe avantageux pour concrétiser votre projet immobilier. Ce taux est alors défini dès la signature du contrat.
Plan d’épargne en fonds d’investissement: attractif, mais pas sans risque…
Souvent proposé sous la forme d’un plan d’investissements de SICAV, cette formule est celle qui propose le plus gros potentiel de rendement. Logiquement, c’est aussi celle qui comporte le plus de risques puisqu’il s’agit d’y faire fructifier votre épargne sur les marchés financiers. Si vous êtes intéressés, le meilleur conseil à vous donner ici est de prendre contact avec un expert en la matière plutôt que de continuer à vous documenter sur le Web. Et pour cause, la formule qui vous convient dépend fortement de votre projet et de votre profil d’investisseur.
Un point sur lequel nous vous invitons à être vigilants: si vous établissez le plan d’épargne à votre nom, renseignez-vous en amont sur la fiscalité qui sera d’application au moment du transfert de propriété à votre enfant. Et si le plan est directement à son nom, souvenez-vous qu’il peut en disposer librement à sa majorité.